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magnifique conception ! Et cependant, lorsque Vico écrivait ces choses, Galilée avait vu le ciel ; Descartes, Pascal, Newton en avaient expliqué les lois ; et le grand géomètre Huyghens, suivant les traces de Fontenelle, nous avait légué en mourant le beau livre de la Pluralité des Mondes[1].
Tel est le système de Vico. Il s’est borné à étudier dans les modifications de l’esprit humain la marche que devaient suivre les sociétés ; en les supposant à l’état sauvage ou à l’état de barbarie. Là s’arrête la science nouvelle. On peut, si l’on veut, lui accorder quelques époques du passé, mais aucun héritage dans l’avenir. En effet, pour
- ↑ Le Cosmetheoros d’Huyghens fut publié en 1698 ; mais plus de cent ans auparavant, un compatriote de Vico ; Giordano Bruno avait soutenu la pluralité des mondes, dans son livre Del Infinito Universo e mundi, publié en 1584. Il est vrai que le malheureux fut brûlé à Rome par l’inquisition, en 1600. Ce Giordano Bruno, dont l’Allemagne cherche aujourd’hui à réhabiliter la mémoire, fut un grand philosophe, maître de Spinosa et peut-être aussi de Descartes. Chose singulière et qui prouve la variété de son génie, il a laissé une comédie dont Molière a emprunté plusieurs traits ; elle est intitulée Candelaio.