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ment des faits accomplis Vico compose une histoire idéale qui doit se reproduire éternellement sur la terre. Chaque siècle ramène les mêmes événements dans l’histoire, comme chaque année ramène les mêmes saisons, les mêmes vicissitudes et les mêmes bienfaits dans l’univers.

Mais Vico va plus loin ; il ne se contente pas de faire tourner le genre humain dans ce cercle monotone, il soutient que, lors même que Dieu multiplierait à l’infini les mondes dans l’espace (hypothèse indubitablement fausse, ajoute-t-il), la destinée de tous ces mondes, nés et à naître, serait de suivre le cours des lois tracées dans la science nouvelle. Ainsi ce beau génie, qui tout à l’heure voulait écrire le code des lois providentielles, ose dire que la Providence n’a peuplé qu’un monde, n’a créé qu’une terre. Il ajoute même que, si d’autres mondes étaient possibles, ils ne pourraient exister que sous la direction des lois que lui faible mortel vient de découvrir. Tout à l’heure il cherchait la pensée de Dieu, à présent il lui trace des limites. Quel triste résultat d’une aussi