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sans doute, Vico eut raison de donner le titre de science nouvelle à cette création de son génie ! Elle était nouvelle, en effet, la science qui, par le seul secours de l’observation, tentait de pénétrer le secret des lois providentielles et de tracer sur ce code révélé tout l’avenir du globe !

Ainsi fut créée la science nouvelle ; elle le fut presque en présence de Montesquieu ; car il voyageait alors en Italie, où, par une fatalité qu’il faut déplorer, il n’entendit parler ni de Vico ni de ses œuvres, et cependant Vico vivait, et cependant la sienza nuova était publiée depuis trois ans. Nous osons le dire : le peu d’éclat de ce livre, à son apparition, fut un malheur pour Montesquieu : il eût trouvé là l’idée du lien céleste qui manque à son immortel ouvrage. Et qui sait si la grande loi qui dirige les Peuples dans leur passage sur la terre, et que nous cherchons encore, ne se fût pas révélée à son génie !

Quant à Vico, il fut écrasé sous le poids de sa propre conception. La vue de la carrière qu’il