Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/411

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sans autres contemporains que des savants obscurs et des cardinaux indifférents ; aucun génie ne stimula son génie, il fut seul ; jeta quelques lumière dans les ténèbres, et mourut oublié.

L’oubli fut si complet que ses doctrines se perdirent et que plus d’un siècle s’écoula avant leur résurrection. Ce fut en Allemagne qu’elles reçurent pour la première fois une vie nouvelle[1]. Alors le pauvre Vico eut des disciples, mais des disciples indociles qui essayaient de corriger le maître et qui pour la plupart se montraient plus habiles à le dépouiller qu’à l’honorer. Notre intention n’est pas de signaler ici les nombreux emprunts dont Vico fut la victime ; il suffit de savoir que son livre a fait révolution dans les sciences historiques, qu’il a inspiré, qu’il a créé toutes les théories modernes, et que, malgré ses erreurs, sa place est marquée parmi les livres originaux qui remuent fortement les âmes et donnent l’impulsion à la pensée !

  1. Ernest Weber traduisit en allemand La Science nouvelle, en 1822 ; elle ne fut traduite en français qu’en 1827.