Les quatre Védas, sur lesquels repose tout l’édifice de la politique et de la religion indienne, sont encore inconnus de l’Europe. On sait que les Brachmanes ne peuvent les communiquer qu’aux hommes de leur race, sous peine de se voir réduits à la condition des parias. Mais rien ne résiste à une volonté forte ; ces livres, objets de tant de recherches et de sacrifices jusqu’à ce jour inutiles, viennent enfin d’être révélés au docte Colebrocke, qui fait travailler à leur publication. Ainsi la Bible de Brahma fera partie de la bibliothèque universelle. Là doit être le secret de cette organisation théologique assez vigoureusement constituée au dedans pour réduire cent trente millions d’hommes à l’état de bétail humain pendant trois mille ans, et si faiblement défendue au dehors qu’elle tombe aujourd’hui devant quelques bataillons anglais. Nous saurons enfin ce que nous devons espérer de ces sources indiennes si riches en poésie, mais qui, jusqu’à ce jour, ont trahi les espérances savantes de ceux qui leur demandaient l’histoire des premiers jours du monde et la date de notre arrivée sur la terre !