Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/403

Cette page a été validée par deux contributeurs.

relle de la terre, et commence l’histoire politique des peuples. Mais déjà l’auteur a tiré de graves conclusions de son premier travail. Il veut que la beauté ou l’âpreté des sites, la fécondité ou l’aridité des terres, la hauteur des montagnes, la profondeur des vallées, marquent d’un trait ineffaçable la physionomie des peuples, leurs caractères, leurs mœurs, leur civilisation, leurs lois. En un mot, il fait ressortir toutes les actions humaines de l’influence du monde extérieur. Voilà le fond de son livre et ce qu’il se hâte un peu trop tôt d’appeler : philosophie de l’histoire ! Sa théorie, comme on le voit, est toute sensuelle, elle répond au système de Locke, et comme lui, elle n’est vraie qu’à moitié. Sans doute l’homme est soumis par son corps à l’influence des climats et des saisons, mais c’est la pensée et non le corps qui règne sur la terre : et qu’est-ce donc qui élève ou abaisse la pensée, si ce n’est l’éducation et les institutions ? La preuve que le climat n’est pas tout ; la preuve que l’âme humaine peut le dominer, c’est que sur le même sol où l’antiquité vit des héros, vous ne rencontrez aujourd’hui que des barbares ;