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manité sur le globe, et dès lors la science est fondée. Longtemps avant Herder, Vico avait eu cette pensée ; mais son livre, resté inconnu, fut pour ainsi dire une découverte de notre siècle. Voyons donc l’œuvre de Herder ; nous reviendrons plus tard sur Vico, le véritable inventeur de la philosophie de l’histoire, si Bossuet ne l’est pas.

Avant de tracer l’histoire de l’homme, Herder trace l’histoire du globe que nous habitons. Vu du ciel, c’est un astre parmi les astres ; vu de la terre, c’est une sphère elliptique et montagneuse dont les mille sommets opposés sortent des flots qui leur servent de ceinture. Sur ces mille sommets, sillonnés par le feu et par les eaux, habite le genre humain. La direction des montagnes et des vallées, leur position sous le soleil qui les éclaire et qui les féconde, produit la variété des climats, qui produit la variété des peuples et la variété des spectacles. Cette partie de l’ouvrage est éblouissante de poésie. L’auteur s’y montre à la fois grand naturaliste et grand peintre. Il dit les harmonies de la nature et le but providentiel de ces harmo-