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vanitas ! puis il montre cet immense cortége funéraire de rois et de peuples qui passe de la vie à la mort sous la direction de Dieu même ; tous les événements de la terre prévus dans l’éternité, toutes les gloires et tous les crimes, œuvres d’une loi providentielle que rien ne peut fléchir, et un seul but à toutes ces choses si tristes et si diverses : les progrès du genre humain vers l’unité catholique. Les empires tombent, les dynasties s’éteignent, la route de l’humanité se couvre de ruines, les ruines disparaissent sous la poussière des nations ! n’importe ! faites place et taisez-vous : c’est la justice de Dieu qui passe. La providence de Bossuet nous apparaît toute empreinte de la fatalité antique.

Étonnez-vous donc qu’une pareille inflexibilité ait enfanté Voltaire ? Étonnez-vous que les hommes, las d’être annihilés comme hommes, écrasés comme peuple, aient tout à coup élevé la voix contre l’autorité et la tradition ? Comparez l’histoire universelle de Voltaire à l’histoire universelle de Bossuet, et voyez si les incrédulités du