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Ce fut la grande révélation du Christ. À sa voix, les peuples élus et les peuples privilégiés disparurent. Il n’y eut plus sur la terre qu’un seul peuple, le peuple de Dieu ; c’est-à-dire des frères, enfants d’un même Créateur ; c’est-à-dire des hommes fils d’un même Père. Le Christ déposa cette vérité civilisatrice dans une simple prière qui commence par ces mots Notre Père ! Remarquez bien notre Père, et non mon Père. C’est un homme seul qui parle, et cependant il parle au nom de tous. En s’adressant à Dieu, en l’invoquant sous le titre le plus sacré, il ne lui est pas permis de s’isoler. Sa prière est collective, elle lui rappelle sa famille, la grande famille qui couvre le globe, la famille de Dieu. Prière vraiment céleste, où chaque individu ne se présente à son père qu’environné de tous ses frères, et où du fond de la solitude il parle au nom du genre humain !

Telle est la vérité qui, en changeant le monde, a élargi les bases de l’histoire et créé, si l’on peut s’exprimer ainsi, un système historique tout nouveau. Aujourd’hui l’histoire est quelque chose de