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Telle est l’histoire de France étudiée dans les mémoires. Elle nous place au milieu des événements et nous fait vivre de la vie de chaque époque. Là nous pouvons trouver des erreurs, des vanteries, des mensonges mêmes, mais point d’anachronismes de costumes, de coutumes ou de caractères. Idées, langages, usages, mœurs, tout est du siècle, tout est varié, tout éveille l’intérêt, jusqu’à la forme qui n’a rien de la sévérité historique et qu’on croirait souvent empruntée aux drames et aux romans. Quel roman, par exemple, pourrait être comparé pour le merveilleux, aux mémoires de Ville-Hardouin, à ceux du loyal serviteur et du jeune adventureux, où même au récit original du procès de Jeanne d’Arc. Quel romancier aurait tracé le portrait de saint Louis tel qu’on le voit dans Joinville, ou les hauts faits des nobles chevaliers, la barbarie et la loyauté de leurs caractères, tels qu’on les voit dans Boucicaut, Duguesclin, Bayard, Froissard, Monstrelet. Le plus grand romancier, ou plutôt le plus grand historien des temps modernes, Walter Scott, n’a-t-il pas essayé la lutte avec notre Phi-