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pensées, et par exemple la gaîté française de Joinville, ses plaisanteries au milieu des combats les plus désespérés, ses aveux naïfs de la peur qui le saisit, lui le brave chevalier, sous le couteau des Sarrazins, son admiration sans bornes pour saint Louis, calme, impassible, étonnant les Barbares, ses vainqueurs, et pour toute réponse à leurs menaces, leur imposant sa volonté ; ces choses racontées simplement, sans apprêts, sans phrases, mais aussi avec une émotion profonde, comme on raconte, le soir au coin du feu, les périls de la journée, peignent mieux cette époque de foi et de croyance que n’auraient pu le faire la concision un peu sèche de César ou les traits les plus vigoureux de Tacite.

Disons-le hardiment, l’histoire de France est écrite dans nos chroniques et dans nos mémoires, et cette histoire est la plus complète, la plus dramatique, la plus pittoresque qu’il soit possible d’imaginer ; elle est écrite comme les poèmes d’Homère sur tous les modes et dans tous les idiomes ; elle est écrite de siècle en siècle, en face