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vers la mort ; ils donnent leur vie avec joie sans la défendre. Pendant que la hache tombe, ils se souviennent du Christ et prient pour leurs bourreaux.

Les croisades, l’inquisition, les bûchers, les massacres, toutes les guerres religieuses et tous les moines armés, signalent donc une révolution dans la doctrine. Avant le huitième siècle, par exemple, l’Église ne cesse d’implorer la douceur des juges contre les assassins des chrétiens ; elle sauve la vie à tous les criminels ; son but est la conversion, jamais la mort. Les œuvres de saint Augustin témoignent de cette horreur du sang ; la clémence y est de droit ecclésiastique. Dans sa lettre à Macédonius, il déclare positivement que l’Église veut qu’il n’y ait en cette vie que des peines de correction, pour détruire, non l’homme, mais le péché, car détruire l’homme dans le péché, c’est le jeter au supplice éternel qui est sans remède. Douceur touchante, dit Fleury, et qui rendait l’Église aimable, même aux païens.

Il est glorieux pour l’Église d’avoir protesté la