intelligences, à travers laquelle on entend le bruit lointain d’un peuple qu’on enchaîne et de la république qui tombe !
Tacite a porté dans l’histoire l’amour de la vérité, et un grand caractère avec le génie qui sait tout voir, tout peindre et tout approfondir. Chez lui point d’hypocrisie : il élève la vertu parce qu’il l’honore ; il châtie le vice parce qu’il le hait. Bien différent en cela de Salluste, qui avec le même talent et la même ardeur contre son siècle poursuivait insolemment dans les autres tous les vices qui étaient en lui !
L’époque de Tacite offre les contrastes les plus étranges ; la lumière et les ténèbres s’y rencontrent sans se mêler. L’imagination s’effraie de voir Tibère succéder à Auguste, Domitien à Titus ; le bourreau de l’humanité aux délices du genre humain. Plus tard le spectacle continue, et Commode s’assied à la place de Marc-Aurèle. C’est l’agonie de Rome entre le crime et la vertu. Tacite avait peint ces contrastes ; mais le règne de Titus est