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temps du monde jusqu’à nous, et il en résulte que l’ensemble de toutes ces divisions est une véritable histoire de l’esprit humain par les monuments mêmes de la pensée.

Lorsqu’au dix-huitième siècle Diderot conçut le plan de l’Encyclopédie, il ne s’agissait de rien moins que d’élever un monument entre le passé et l’avenir, sur lequel tout le passé était écrit. Grande conception, moins grande cependant que le Panthéon littéraire. Diderot résumait dans l’ordre alphabétique, et les procédés des arts, et les découvertes des sciences, et les systèmes de philosophie ; nous, nous publions les ouvrages originaux qui renferment toutes ces choses. L’Encyclopédie n’est pour ainsi dire que la table des matières de notre collection ; table incomplète, et dont aujourd’hui les articles les plus importants seraient à refaire, tant nos progrès ont été rapides. Dans les sciences tout est changé, jusqu’aux éléments ; on se croirait jeté dans un nouveau monde : l’eau et l’air décomposés par Lavoisier ne sont pas l’eau et l’air des physiciens de l’Encyclo-