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tudes, et les actions les plus secrètes de leur vie, c’est son respect pour le malheur, c’est son amour de la vertu. Voilà Plutarque ! la vertu et le malheur sont, après les dieux, les premiers objets de son culte. On reconnaît cette pensée dominante jusque dans le choix des grands hommes dont il écrit l’histoire. Tout ce que la sagesse, l’héroïsme, l’amour de la patrie et l’amour de l’humanité ont produit de plus beau, il en a fait notre héritage. Nous lui devons l’admiration sainte de Sparte et d’Athènes ; nous lui devons les pensées vertueuses de notre jeunesse, lorsque transportés de l’admiration d’Aristide, d’Épaminondas et de Thémistocle, nous demandions au ciel une patrie et l’occasion de mourir pour elle. Je ne connais pas de lecture plus fécondante, je ne connais pas de livre qui peigne mieux son auteur. Quelle simplicité, quel bon goût ! Quelle tolérance des faiblesses humaines ! quel enthousiasme des grands dévouements à l’humanité ! Comme il nous arrache à notre propre petitesse pour nous identifier aux âmes les plus larges et les plus hautes de l’anti-