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rant. Moreto se distingue par une observation piquante et une heureuse pureté de style. La race des dramaturges espagnols s’éteint par degrés ; cette Espagne, inspiratrice de Corneille, devient imitatrice sans chaleur et commentatrice sans grâce. Quelques économistes politiques, Capmany, Campomanès ; quelques poètes voluptueux, comme Melendez, se détachent sur le fonds sombre, vulgaire ou maniéré de cette littérature appauvrie. Le dix-huitième siècle s’écoule dans un marasme profond ; et le dix-neuvième se débat péniblement au milieu des tourmentes politiques.

Quant à l’Italie, que nous avons admirée si brillante de 1400 à 1500 ; féconde alors en diplomates, en savants, en peintres, en musiciens, en poètes ; elle commence à s’éclipser vers les premiers jours du seizième siècle. La décadence littéraire date toujours de l’époque où une nation florissante trouve de nombreux imitateurs chez les peuples voisins. La recherche des ornements, les vaines broderies, les folles pensées, les couleurs extravagantes envahissent la poésie des Achillini et des