également chez Bacon et Shakspeare. Ce sont gens d’expérience, mais non d’ironie, qui veulent tout scruter, tout comprendre ; qui admettent le possible, et même l’invraisemblable, pourvu qu’on leur permette de porter le flambeau dans la caverne. Bacon ne détruit pas les croyances ; il soumet à l’analyse la plus rigoureuse et à la classification la plus sévère les connaissances acquises. Shakspeare n’est pas misanthrope ; il ouvre à vos yeux le cœur humain et le chaos des folies humaines ; riez ou pleurez ; il n’est que le démonstrateur. Si, de toutes les littératures modernes, la plus applicable et la plus utile c’est la littérature française ; la plus grande et la plus sublime, celle de l’Espagne ; la plus inexorable et la plus profonde, c’est celle de l’Angleterre.
Tout le théâtre anglais se concentre dans Shakspeare, qui semble un dieu impitoyable, observant les hommes sans daigner même les juger, et les étudiant sans colère et sans miséricorde. Autour de Shakspeare se groupent une foule de talents qui travaillent aussi pour le théâtre ; élèves