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représentants de cette civilisation parfaite dans son espèce : Bossuet, dictateur de la foi ; Molière, le philosophe de la bourgeoisie ; La Fontaine, le fils aîné des trouvères ; Racine, le chantre des passions ; La Bruyère dont chaque phrase est un éclair. Et combien d’autres encore : Bourdaloue, Nicole, Fénelon, le frère de Racine ; Arnaud ; Boileau enfin, le grand justicier littéraire de l’époque, celui qui se chargea d’immoler à la sévérité de la satire française tout ce que les influences de l’enthousiasme castillan, de la recherche italienne, du pédantisme classique, avaient laissé d’abus, de folies et d’excès ?

Toute l’Europe admire ce rayonnement magnifique des facultés françaises. Quittons un moment ce spectacle ; et nous dirigeant vers le Nord, retrouvons l’Angleterre et la Germanie, pour leur demander compte de leurs progrès et de leurs travaux. L’éducation littéraire de la Grande-Bretagne est due aux trouvères normands et aux poètes italiens ; Chaucer imite Boccace ; Spencer se modèle sur les chantres allégoriques du Midi. Mais le