ment du beau et du sentiment de l’infini, rayons divins de l’âme dont D’Alembert ne parle pas.
Ce système, vicieux dans son ensemble, ne l’est pas moins dans les détails. Jetons les yeux sur la première tige. Qu’est-ce que la mémoire ? une faculté de l’intelligence qui ne produit que ce qu’elle reçoit. D’Alembert lui fait produire les arts et métiers et les manufactures, toutes choses qui naissent bien plutôt de nos besoins, de l’observation, de l’imitation, de l’imagination, que de la mémoire. Sur cette même tige j’aperçois l’histoire : l’histoire civile, l’histoire littéraire, l’histoire naturelle, l’histoire de la terre et de la mer, l’histoire des végétaux, des animaux, des minéraux, etc. Ici le désordre augmente, car je retrouve la botanique, la minéralogie, la zoologie, l’astronomie, la chimie sur la tige de la raison. Il y a donc erreur ou double emploi, et c’est au moins une idée fausse que de vouloir séparer les sciences de leur histoire. Les sciences sont le résultat de l’observation et de l’expérience ; elles se renouvellent chaque siècle, en sorte que leur histoire fait partie d’elles-mêmes. Les scinder, comme aurait dit