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davres, » comme il le dit lui-même. Les figures effacées d’Ermanaric et de Théodoric se laissent reconnaître dans le livre des Héros, Heldenbuch, composé vers la même époque, d’après des traditions qui vont se perdre, comme celles des Nibelungen, dans la nuit des premiers temps.

Souvent les scaldes et les bardes avaient emprunté la lyre chrétienne pour célébrer leurs souvenirs païens ; souvent aussi les moines chrétiens prêtèrent aux traditions du paganisme une couleur évangélique et chrétienne : bizarre confusion au milieu de laquelle éclosent toutes les littératures de l’Europe. N’oublions pas, dans cette liste abrégée de nos origines, les bardes irlandais, plus tendres et plus doux que les scaldes ; les chantres mystiques du pays de Galles, païens à peine christianisés et qui essaient de combiner le culte mithriaque avec le gnosticisme et la foi de Jésus ; enfin les moines anglo-saxons, qui tentent de recueillir les connaissances scientifiques de leur temps. Une lueur orientale se joue à la surface des œuvres incomplètes que nous ont laissées Aneurin,