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commentaire du polythéisme, en précipita la chute, et qui semble se jouer de son talent comme de ses dieux. Avec ce dernier commence une époque de dégénérescence asiatique. En vain le stoïcisme, s’exaltant lui-même par le spectacle des crimes et de la lâcheté, inspire l’hyperbole de Juvénal, la fureur glacée de Perse, l’ampoule de Paterculus, l’épopée historique de Lucain. Rome n’est plus qu’une Messaline, gigantesque même dans ses vices, et ceux même qui la blâment portent l’empreinte de ses excès. On retrouve cette tache dans les éblouissantes saillies de Sénèque le philosophe, dans la colossale monotonie de Sénèque le tragique, dans l’élégante afféterie du second Pline, dans la déclamation du savant Pline l’Ancien, dans la licence recherchée de Martial et de Pétrone.

Je ne parle pas du prodige littéraire de cette troisième époque, de Tacite ; plus tard, quand je traiterai des historiens, je montrerai le génie romain se déployant tout entier dans l’histoire ; simple et haut chez César ; éloquent, orné chez Tite-Live ; énergique, amer, sublime chez