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L’impétueuse satire d’Aristophane a confondu avec la tourbe des sophistes, qu’il chassait devant lui, un homme qui ne se rapprochait d’eux que par la finesse et la facilité de l’esprit ; je veux parler de Socrate, homme presque divin, martyr de la vertu et du bon sens, qui paya de sa vie le crime d’avoir fait rougir quelques-uns des vices contemporains. Il n’écrivit aucun livre ; mais de son école sortirent deux régénérateurs de la civilisation grecque : Platon et Xénophon.

Nous avons exprimé ailleurs notre jugement sur les doctrines philosophiques de Platon et d’Aristote. L’un règne depuis deux mille années sur le domaine de la critique et de la science ; l’autre est le maître du spiritualisme, le roi de l’éloquence, de la poésie et de l’art. Fondateur de la critique, appuyé sur l’expérience, classificateur de toutes les connaissances acquises ; Aristote a bien les qualités de style qui conviennent aux qualités de son esprit. Platon, le premier des prosateurs grecs, admirable narrateur, éloquent dans l’exposition des abstractions idéales, mêlant à la