une étoile radieuse, le premier chaînon qui attache l’Orient à l’Europe, les temps nouveaux aux temps primitifs. La tradition des rapports qui ont dû exister entre l’Inde et les Pélasges est aujourd’hui effacée et perdue ; mais nous possédons tout entière l’histoire de notre filiation hellénique.
Semi-orientale, la Grèce a civilisé l’Europe : nous savons tout ce que nous lui devons ; nous ignorons ce qu’elle devait à d’autres. Quelle que puisse avoir été l’étendue de ses emprunts, son génie spécial lui reste, génie digne de l’admiration des siècles. C’est une harmonie, une beauté, un accord, une perfection, un équilibre de toutes les forces, une ravissante unité, dont le secret nous vient d’elle seule et qui manque aux symboles de l’Égypte, à la minutie chinoise, à la grandeur brutale des Arabes, à la haute inspiration hébraïque. L’art ouvre enfin son temple ; la beauté règne ; l’excès du luxe et de la fécondité orientale se modère ; la narration des faits est lucide ; les passions ont leur éloquence propre ; le rhythme accompagne l’image ; la pré-