ment ces hymnes du désert, chants de vengeance et d’amour, de gloire et d’orgueil que l’islamisme n’a pu anéantir. Tous les sentiments y sont extrêmes et terribles : volupté, fureur, amour de l’indépendance, vengeance inexorable. Cette muse austère, ardente et monotone, redit sans cesse les querelles des tribus, la violence des désirs et celle des regrets. Sous un ciel d’airain, sur une mer de sable, la lance à la main, montés sur des coursiers rapides ; sans patrie, sans liens, sans relations d’amitié ; les guerriers de l’Arabie ont éternisé des émotions fortes, simples et âpres comme leurs hymnes.
L’influence arabe et l’influence chinoise se sont concentrées dans un espace étroit, dans des limites bornées. La Judée et l’Inde modifièrent bien autrement les destins de la civilisation. La race hébraïque, marchant sous les yeux de Jehovah vers un but sublime et inconnu, proclame l’unité de Dieu et son omniprésence ; c’est Dieu matériel encore, mais déjà libre des mille enveloppes fabuleuses dont l’idolâtrie voilait sa splendeur. Moins riches d’ima-