tif, d’observer ses sinuosités, de noter ses embranchements, ses ramifications, ses progrès, sa fécondité impérissable ! Qu’on aimerait à dominer toutes les annales de la pensée humaine, depuis ses ténèbres les plus obscures jusqu’à ses époques de lumière !
Non-seulement les origines sont mystérieuses, mais l’ensemble est confus ; dans tous les temps, chez toutes les nations civilisées, la littérature et les arts portent l’empreinte d’une imitation et d’un emprunt. L’Inde pèse sur la Grèce ; la Judée emprunte à l’Égypte ; l’Hellénie rayonne sur la cité de Romulus ; la Grèce et Rome modifient la civilisation des temps postérieurs. Dans cet échange universel, dans ce magnétisme sans fin, comment assigner à chaque nation sa part du trésor immortel ? Pas de race qui n’ait communiqué son génie aux races voisines ou lointaines, amies ou ennemies. Sous mille influences opposées venues du Nord et du Midi, l’espèce humaine a fait son éducation intellectuelle et morale. Elle ne peut, sans une espèce d’effroi, s’ar-