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que chaque tissu a sa vie propre, que les maladies sont souvent bornées aux systèmes élémentaires, et qu’avant d’attaquer un organe dans son ensemble elles affectent successivement les divers tissus qui en font partie. Ainsi Bichat transporte aux tissus les affections qu’on n’avait encore cherchées que dans les organes ; il recule l’origine de la maladie, il saisit le symptôme à sa naissance avant les progrès qui l’agrandissent, et régénère à la fois, par cette seule découverte, la pathologie et la thérapeutique, la physiologie et la médecine, l’art d’observer et l’art de guérir.

Nous n’avons signalé qu’une très petite partie des ouvrages de Bichat. Il avait entrepris de renouveler toutes les sciences médicales, et souvent il lui arrivait d’ouvrir jusqu’à deux cents cadavres dans un mois. Lorsqu’on étudie tout ce qu’il a fait et tout ce qu’il a voulu faire, il semble que la vie d’un seul homme n’ait pu suffire à tant de travaux. Et quelle surprise et quelle douleur lorsqu’on lit à la tête de son dernier ouvrage, l’Anatomie descriptive, qu’il mourut à trente ans.