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De nos jours enfin nous avons vu un simple paysan, le jeune Caillié, s’enflammer à la lecture d’un volume de Robinson oublié par hasard dans une école de village, et seul, sans argent, sans protecteur, sans autre secours que sa puissante volonté, traverser les contrées barbares de l’Afrique et pénétrer jusqu’à Tombouctou, dont l’existence n’est encore constatée que par son voyage !

L’influence des livres est universelle ; c’est le grand levier du monde moral et politique. Imaginez, en effet, une force comparable à celle-ci : aux deux extrémités du globe la même page va éveiller les mêmes pensées, soulever les mêmes passions, réunir comme en un faisceau les êtres que l’immensité sépare, et nous révéler, au milieu de la variété des races, la fraternité des âmes, l’unité du genre humain !

Telle est la puissance des livres, et ce n’est pas nous, qui oserons la nier, nous qui sommes leur ouvrage, nous sortis à peine d’une révolution dont les livres furent le premier et le