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est le merveilleux de Pline. Ce n’était pas la peine de corriger Aristote qui fait naître la même chenille des fibres mêmes de la feuille qui doit lui servir de nourriture[1].

Il a fallu quatre mille ans avant que ces petits animaux qui nous disputent le globe aient excité la curiosité des naturalistes. Les poètes chantaient les amours du papillon et de la rose, ils célébraient les fourmis et les abeilles à une époque où les savants n’avaient pas encore daigné leur jeter un regard. Ces derniers les croyaient produits par la corruption, et n’imaginaient pas qu’ils pussent jouer dans le grand ensemble de l’univers d’autre rôle que celui de naître et de mourir. Réaumur fut le Christophe Colomb de ces petits peuples. Il découvrit les mystères de leurs amours et les lois curieuses de leur instinct et de leur politique, ces royautés d’un brin d’herbe, ces républiques d’une motte de terre. Comme un voyageur égaré sur des rives lointaines, il entra dans des cités inconnues,

  1. Aristote, Hist. des animaux.