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L’instruction ne donne pas l’intelligence, elle la meuble et la développe ; elle nous ajoute les idées des autres et nous grandit de tout ce qu’elle nous ajoute ; elle met en nous Socrate, Platon, Newton, Fénelon, et nous permet de les égaler, non dans leurs vastes conceptions, mais dans leur charité évangélique, ce qui est plus beau et plus heureux. C’est ainsi que, par l’étude délicieuse de la vie et des œuvres de ces bienfaiteurs des hommes, l’âme d’un peuple peut s’élever à une perfection, où sans leur secours elle ne fût jamais arrivée. Les plus humbles et les plus pauvres sont appelés comme les autres à la possession de ces trésors qui autrefois n’appartenaient qu’aux riches, mais dont l’imprimerie a fait la propriété du genre humain !

On s’étonnera peut-être de la puissance que nous attribuons aux livres ; mais les livres sont des idées, et c’est avec des idées que les petites et les grandes choses se font ici-bas. Nous devons aux livres tout le bien et tout le mal qui est sur la terre. Il y en a trois ou quatre qui