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le charge de fruits jusqu’au solstice d’hiver qui l’enveloppe de frimas et lui donne quelques jours de repos. Mais pendant ce temps le soleil ne reste pas oisif, et déjà il rétablit par sa présence dans l’hémisphère opposé les bienfaits que son absence refuse au nôtre. C’est au sein de ces grandes harmonies que Bernardin de Saint-Pierre découvre une infinité d’harmonies secondaires, qui toutes s’enchaînent et qui toutes concourent au grand travail de la nature. Il voit les vapeurs que le soleil puise dans l’Océan, les montagnes qui les arrêtent, les vents qui les distribuent, les fleuves qui en jaillissent et sillonnent le globe en retournant aux mers, leurs sources éternelles ! Il mesure ces cuirasses énormes de glaces fixées sur les pôles et disséminées sur les monts des deux zones torrides pour les rafraîchir, et ces vastes déserts de sable d’où sortent les tempêtes brûlantes qui soufflent sur les contrées glaciales pour les réchauffer. Puis de ce vaste ensemble qui lui montre l’ordre et la puissance, il passe aux détails qui lui révèlent la bonté. Il étudie le cours des eaux, et, le premier, il trace la géographie des fleuves ;