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Ces deux livres caractérisent leur auteur. Dès le début ils se séparent. La route est large, magnifique, immense. L’un s’y élance en roi, avec la majesté du premier homme, foulant la terre et regardant le ciel ; l’autre, plus timide, marche en observant toujours. Ses regards se tournent aussi vers le ciel, mais avec moins de fierté pour lui-même et plus d’adoration pour le Créateur. Le premier mot qui se présente à lui, au moment d’écrire l’histoire de la nature, est le nom de Dieu ; il le place en tête de son livre, et dans une page sublime d’adoration et de foi il ose exprimer ses attributs. Voulez-vous le nommer destin ? s’écrie-t-il, vous le pouvez, car c’est de lui que tout dépend. Voulez-vous le nommer nature ? vous le pouvez encore ; il est l’auteur et le père de toutes choses. Voulez-vous que ce soit la providence ? c’est encore lui, le prévoyant, qui gouverne l’univers. Il se dérobe à nos yeux éblouis, mais il se manifeste à la pensée. Cette grande majesté s’est retirée dans un sanctuaire impénétrable à nos sens, et c’est à l’âme qu’elle se découvre[1] !

  1. Systema naturœ, pag. 1.