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en a de rouges, de bleus, de verts, d’opales, d’orangés ; ce sont des cieux de saphirs, de rubis et d’émeraudes. Sans doute des planètes roulent autour de ces soleils inconnus ; l’œil d’Herschel ne peut les voir, mais sa pensée les devine. Comment imaginer tant de lumière répandue dans l’espace, si Dieu n’y avait jeté des mondes, et si dans ces mondes des yeux ne s’ouvraient pour la recevoir !

Là Herschel découvre les étoiles doubles, deux soleils formant à eux seuls un système, roulant autour l’un de l’autre, et mettant ceux-ci quarante ans, ceux-là six mille ans à tracer le double cercle de leur immense révolution. La couleur de ces doubles soleils est souvent en contraste, soit le rouge et le vert, le bleu et le jaune, etc. Ainsi la même planète est successivement éclairée par un soleil rouge et par un soleil vert. Chaque jour a sa couleur, chaque couleur donne son spectacle. Sous ces lueurs magiques les mondes se transforment, et la plus sublime poésie serait impuissante à faire comprendre le charme de leur crépuscule et la richesse de leurs aurores !