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rons que le sentiment du beau et l’amour de Dieu furent les seuls véhicules de cette puissante intelligence. Il avait l’âme d’un sage et l’innocence d’un enfant ; aussi, comme dans l’Évangile, Dieu se laissa-t-il approcher ! Newton vécut en sa présence, et ce fut la source de toutes ses découvertes !

Quoique ces découvertes eussent été préparées par celles de Kepler et de Galilée, son livre fut peu compris dans le siècle. Huygens n’adopta l’attraction qu’entre les corps célestes, et la rejeta comme cause de la pesanteur terrestre. Le grand Leibnitz traita de contes de fées la gravitation universelle ; il méconnut Newton, comme Bacon avait méconnu Galilée. Bernouilli osa combattre l’ensemble du système, et Fontenelle lui opposa les tourbillons de Descartes. Les hommes les plus savants craignaient d’embrasser une pensée si vaste. Le génie de Newton fut cinquante ans à les soumettre ; il n’en avait employé que vingt à la découverte du système de l’univers.