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l’astronome Picard de déterminer le degré du méridien[1]. Newton reçut cet immense travail pendant une séance de la Société royale de Londres. Il devait y trouver soit la confirmation, soit le renversement de la gravitation universelle. Plein de cette glorieuse inquiétude, il se hâte de rentrer chez lui et de reprendre ses calculs ; mais à mesure qu’il avance dans sa démonstration, à mesure qu’il voit la plus sublime géométrie vérifier les lois qu’il a découvertes, son âme se trouble, son cœur brûle, sa main tremble, et bientôt son émotion devient si profonde qu’il est obligé de s’arrêter et de prier un de ses amis, heureux témoin de cette scène, d’achever le calcul dont son génie vient d’entrevoir les résultats. Non, non, jamais une joie si sainte n’avait été éprouvée par un cœur mortel sur la terre ! mais aussi jamais il n’avait été donné à un homme de contempler de si près la création ! L’heure qui venait de s’écouler l’avait rendu maître d’une des pensées de Dieu !

  1. Ce degré est la trois-cent-soixantième partie du contour entier de la terre.