Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.

charlatanisme, Jean Pic de La Mirandole, publie neuf cents propositions sur toutes les sciences, et consacre les soixante-onze dernières à l’art cabalistique dont il exalte les prodiges. Cet art lui a fait connaître l’époque précise de la fin du monde, qui arrivera, dit-il, dans cinq cent quatorze ans et vingt-cinq jours, à partir de la minute où il écrit. Suivant ce calcul, le monde n’aurait plus que cent quatre-vingts ans de durée, aujourd’hui trente novembre dix-huit cent trente-six !

La puissance des enchantements est si grande, dit Agrippa, qu’on croit qu’ils peuvent renverser toute la nature. Quelques mots de magie suffisent pour enfler soudain la mer la plus calme, déchaîner les vents, arrêter le soleil, et détacher les étoiles de la voûte céleste… et si cela n’était pas, comment les lois porteraient-elles des peines si rigoureuses contre ceux qui enchantent le ciel et la terre[1] ?

Eh bien ! ces sciences qui ont fait des martyrs,

  1. Agrippa, Philosophie occulte, liv. 1er, chap. 62.