dier la nature on tente de la soumettre à des formules mystérieuses. L’homme avide et crédule veut changer le plomb en or, la rosée du ciel en breuvage d’immortalité ; il attache son destin à une étoile, et voit l’avenir gravé dans les entrailles des victimes ou sur le livre sacré des Sibylles. Ainsi les sciences occultes naissent avant les sciences naturelles, et l’imagination des peuples leur prête la force de Dieu même. Dans l’antiquité elles gagnent des batailles, elles fondent des empires, dominant tout et jusqu’aux plus hautes intelligences ! Alexandre et Socrate consultent les oracles, et les héros de Rome se soumettent aux poulets sacrés !
Chez les modernes ces influences furent moins glorieuses sans être moins puissantes. La magie, les enchantements, l’art de connaître l’avenir et de soumettre les démons, les mystères de la religion mêlés aux mystères de la sorcellerie, donnent un caractère étrange de tristesse et de grandeur à notre moyen-âge. Toutes les superstitions des anciens se modifient : elles ne peuvent plus rien