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On a peine à comprendre comment la vie d’un homme a pu suffire à tant de choses, surtout lorsqu’on songe que, dans sa carrière militaire, il eut à rétablir trois cents places ou forteresses anciennes, qu’il en construisit trente-trois nouvelles, parmi lesquelles on compte Cassel et Strasbourg ; qu’il créa le fameux port de Dunkerque, conduisit cinquante-trois siéges, y reçut plusieurs graves blessures, et se trouva à cent quarante actions de vigueur.

Cette vie devait être le modèle de tous les genres de dévouement. À l’époque où une fureur fanatique désolait la France, lorsque la révocation de l’édit de Nantes venait de décimer la population et menaçait la prospérité du pays et la gloire du roi ! un seul homme ose demander le rétablissement de l’édit de Henri IV et le maintien de la tolérance religieuse, et cet homme, c’est encore Vauban. La même main qui venait d’écrire le traité de l’attaque et de la défense des places osa, dans trois mémoires consécutifs, en appeler au roi de la liberté des consciences et des droits de l’humanité.