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qu’elles en ont réparé les maux. Laissant ainsi le ministre sans excuse, il s’abandonne à toute son indignation, dévoile les intrigues, attaque les abus, et fait un tableau si plein de feu des maux de la France que les ministres, déjà irrités de la comparaison avec Sully, ne songent plus qu’à se venger. Boisguilbert fut exilé au fond de l’Auvergne. Il se montra digne de cette disgrâce par sa constance : on voulait lui en faire un sujet d’amertume, il n’en accepta que l’honneur. Et lorsque, plus tard, les sollicitations de ses amis lui permirent de rentrer dans les murs de Rouen, sa ville natale, il y fut reçu aux acclamations de la foule : un peuple tout entier l’attendait à son passage !

Boisguilbert était neveu du grand Corneille : les vers sublimes et les nobles actions se confondent dans cette famille.

Un dernier outrage, le plus déchirant de tous, était réservé à la mémoire de Vauban. À force d’entendre parler de la dîme royale, les ministres l’étudièrent ; ils la trouvèrent bonne, et au lieu de s’en contenter pour tout impôt, suivant le système