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vanités de la cour, fit apparaître le tableau déplorable de tant de misères et d’injustice, et se présenta pour les soulager ! L’héroïsme du citoyen est plus rare que celui du guerrier. Vauban les réunit tous deux ; il mérite une double place dans la mémoire des hommes, celui qui servit sa patrie comme Catinat et l’humanité comme Fénelon !

Le petit traité de la Dîme royale parut en 1707 ; tous les lecteurs y applaudirent. Il reçut, dit Saint-Simon, l’approbation générale des personnes versées dans ces matières ; mais ce livre avait un défaut qui devait le faire échouer. Sans doute il y avait un grand mérite à sauver le peuple, à enrichir le roi, à favoriser l’agriculture et le commerce ; mais ruiner du même coup une armée de financiers, de commis, d’employés, les réduire à vivre à leurs dépens et non aux dépens du public, voilà le crime, le crime impardonnable ! L’autorité du roi allait, il est vrai, s’accroître du bonheur du peuple. Mais que devenait l’autorité du contrôleur général, sa faveur, sa fortune, sa toute-puissance, et plus bas celles des intendants de pro-