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n’aie aucune mission pour un si beau travail, » il n’a pas laissé de s’y livrer avec ardeur, bien sûr qu’une longue application et l’amour du pays suffisent pour vaincre tous les obstacles. Après cette courte apologie, Vauban entre en matière. Il peint l’état du pays dans chaque province, dans chaque classe, la situation du peuple, les abus et les malfaçons qui se pratiquent pour la levée des tailles, des aides, des douanes et de la capitation. Il trace un tableau effrayant de ces violences ! Il dit que, « dans les campagnes, après avoir vendu les meubles d’un malheureux paysan, on pousse les exécutions jusqu’à arracher les portes et les fenêtres de sa maison, jusqu’à démolir les murailles pour en tirer les poutres, les solives et les planches, qui sont vendues au profit du trésor. » Il en résulte que les paysans laissent leur terre en friche, et vivent presque nus, refusant les biens de la terre, de crainte de se les voir enlever par les sergents.

Après ces tableaux de détails, Vauban trace un tableau général de l’ensemble du pays. Ses voya-