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réputation que personne n’a osé contredire, ni de son vivant ni après sa mort. » Admirable préface d’un magnifique éloge ! Voilà l’effet que produit la vertu ; elle nous arrache à nos propres passions ! On ne saurait la découvrir sans éprouver le besoin de la faire honorer !

Ce n’est ni comme guerrier, ni comme ingénieur, science dans laquelle Vauban fut sans rival, que nous nous proposons d’étudier ce grand homme. Son plus beau titre de gloire à nos yeux, c’est sa tendre compassion pour le peuple, ses efforts pour déraciner la misère implantée sur le sol, les persécutions dont on l’accabla, et sa fin si touchante, lorsque, poursuivi par les gens de finances qu’il avait voulu détrôner, disgracié par son roi qu’il avait voulu éclairer, calomnié, écrasé, méconnu, succombant au désespoir, il se vit seul sur son lit de mort, et put croire, en expirant, que tous ses travaux avaient été inutiles, non à sa gloire, mais à son pays !

Appelé successivement dans toutes les parties de la France par ses fonctions militaires, Vauban