de la jeunesse ! On sème l’ivraie et l’on se plaint de la moisson.
Si des colléges nous passons aux écoles primaires, un spectacle non moins affligeant se présente. Là, point de livres grecs et latins, mais aussi point de livres français ! Inutilement vous avez pensé, vous avez écrit pour le salut du genre humain, Fénelon, Fleury, Vauvenargues, Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre ; inutilement votre génie s’est appliqué à nous faire aimer la vertu en la montrant non comme un devoir, mais comme un bonheur ; vos ravissantes inspirations ne seront jamais entendues de la foule ; vous ne pénétrerez pas dans la chaumière du pauvre pour le consoler de sa misère, lui révéler son âme qu’il ignore, et tous les bienfaits d’un Dieu qu’on lui laisse oublier ! Nos législateurs l’ont ainsi voulu, et vos pensées généreuses resteront inconnues de ceux même à qui vous les aviez destinées ! Des abécédaires pour toute science, des méthodes d’enseignement pour toute morale, et quelquefois par hasard les éléments arides de la grammaire et de l’arithmétique,