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Le mal est grand sans doute, mais il n’est point incurable : né d’une fausse science et d’un mauvais système d’éducation, il peut être effacé par des réformes et par de bons ouvrages. Il n’y a que la lumière qui dissipe les ténèbres, il n’y a que la vérité qui dissipe l’erreur ; c’est donc la lumière, c’est donc la vérité qu’il faut répandre. Examinons la société, prenons-la telle que nos éducations et nos institutions l’ont faite, en commençant par les colléges et en finissant par le monde. En général, les études des colléges se concentrent dans un petit nombre de livres grecs et latins, livres excellents sous le rapport historique ou littéraire, mais qui, dans l’état actuel de la civilisation, ne peuvent nous servir ni de règles ni de modèles. Des esclaves qu’on enchaîne, des ilotes qu’on assassine, des peuples conquis qu’on égorge ou qu’on vend sur la place publique comme un vil bétail ; des enfants qui tuent leur père, des pères qui font tomber la tête de leurs enfants ; la barbarie dans le pouvoir, le vice dans les mœurs et le crime érigé en vertu ; voilà les premières images, les premières idées qui frappent le cœur