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FRANÇAISE.

Constitutions de la nation française ; par M. le comte Lanjuinais (I[1]).

(Premier article.)

Le nom de M. Lanjuinais se rattache aux époques les plus orageuses et aux souvenirs les plus, honorables de notre révolution. Ami de la liberté en 1789, ennemi de l’anarchie en 1793, adversaire du despotisme, même lorsque la victoire ornait de ses lauriers le front du despote ; enfin quand la fortune, lassée de nos longs succès, ne nous eût laissé de dédommagement que l’espoir de vivre paisibles en possession de quelques garanties constitutionnelles, défenseur infatigable de ces garanties, M. Lanjuinais n’a pas laissé depuis vingt-cinq ans, échapper une occasion de faire une action courageuse, ou de dire une vérité utile. L’ouvrage que nous annonçons ajoute à ses titres nombreux à l'estime et à la reconnaissance de tous les bons Français et de tous les hommes de bien.

Cet ouvrage est destiné à prouver, par des raisonnemens simples et clairs, dégagés de toute superstition, et purs de toute arrière-pensée ; « que la charte est, tout balancé, l’une des constitutions les plus libérales de l’Europe ; qu’elle convient en général à la nation française et à l’esprit du siècle ; qu’elle est soutenue, en droit, par les deux institutions les plus essentielles à tout gouvernement représentatif, la liberté de la presse et le jugement par jurés ; qu’elle maintient ce jugement par jurés, ainsi que l’indépendance des juges ; qu’elle n’exclut pas l'administration en commun des intérêts locaux par les élus des administrés ; et que, de la sorte, elle peut absolument suffire et nous amener une grande prospérité. »

  1. Paris, chez Baudouin frères, rue de Vaugirard, n°36. Prix :7 francs.