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LA MINERVE

FRANÇAISE.


POÉSIE.


MON HABIT.

CHANSON,

Air du Vaudeville de Décence.

Sois-moi fidèle, ô pauvre habit que j’aime !
Ensemble nous devenons vieux.
Depuis dix ans, je te brosse moi-même,
Et Socrate n’eût pas fait mieux.
Quand le sort, à ta mince étoffe
Livrerait de nouveaux combats ;
Imite-moi ; résiste en philosophe.
Mon vieil ami, ne nous séparons pas.
Je me souviens car j’ai bonne mémoire,

Du premier jour où je te mis.
C’était ma fête, et pour comble de gloire,
Tu fus chanté par mes amis.
Ton indigence qui m’honore,
Ne m’a point banni de leurs bras;
Tous, ils sont prêts à nous fêter encore.
Mon vieil ami, ne nous séparons pas.