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FRANÇAISE. 157 va souvent jusqu’au, gigantesque enfin, un style grave, original et plein de créations. Aucun d’eux n’a pu se contenter du monde réel tous ont franchi ses limites tous ont quitté la terre pour s’élancer dans lé monde idéal et passer tour à tour du ciel aux envers. Les ouvrages de ces écrivains- offrent aussi à chaque page un mélange du terrible et r<Ju sombre, qui de-nne à leurs peintures un caractère tout particulier. Ce sont les Michel-Ange de la poésie. Il existe encore un rapport teès-marqiïé entre ces hommes d’un ordre supérieur ;, c’est leur étonnante inégalité. Eschyle, en voulant, enchérir sur Homère, y qu’il agrandit quelquefois, n’a point retenu l’admirable simplicité de ce poëte de la nifture on lui reproche avec raison l’enflure, la déclamation et un luxe d’images qui n’est pas de la richesse Shakespeare descend des hauteurs du génie à des trivialités, à des obscénités même capables de révolter en France la plus vile populace. Milton après avoir égalé dans les amours d’Adam et d’Ève la pureté angélique du pinceau de Raphaël tombe dans des monstruosités que MichelAnge, dans les plus grands écarts d’un goîit peu sévère aurait regardées comme une espèce de prostitution de son talent. Dante est grave, terrible et sublime mais il a des défauts shoquans des images bizarres une foule de tableaux ? ré vol tans dans les supplices que son imagination a éréés pour les différens crimes. Un écrivain a dit que la littérature étaitl’expression de la société ; l’histoire atteste à tout moment la vérité de cette observation. Homère avait devant les yeux une religion créée en quelque sorte pour la poésie, une famille de dieux qui remplissaient l’Olympe et la terre, des races de héros, vengeurs illustres- et bienfaiteurs chéris