Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/9

Cette page n’a pas encore été corrigée

tamaris en fleurs que les maçons plantent au bout d’une perche, sur la toiture, dès qu’elle est achevée. Et le château, et la ferme qui le touche, furent, voilà bien longtemps, baptisés du nom qu’ils portent encore.

Entre la ferme et la château, une vieille chapelle décrépite, où jadis on disait la messe, se dresse, étroite et longue.

On la dirait bâtie sur le modèle des huttes camarguaises.

Les huttes sont en « tape », en argile desséchée, recouvertes de roseaux, et la chapelle est en moellons, et recouverte de pierres plates, mais les deux toits ont la même forme, celle d’un bateau long, la quille en l’air ; et sur leurs toitures, les cabanes, aussi bien que la chapelle, portent toutes une croix penchée, comme renversée en arrière. Toutes ces croix penchantes font songer au mistral éternel qui incline ainsi un peu tous les arbres des plaines provençales,