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l’humble déjeuner de sa mère, — modeste couturière, — pour manger, chez le pâtissier voisin, des éclairs au chocolat et des tartes aux fraises.

Jean lui avait d’abord fait sa cour « pour le bon motif ». Bien pris, superbe à cheval, de bonne réputation, il avait été, semblait-il, agréé avec plaisir.

C’est que, tout simplement, sans se soucier de l’avenir, Rosseline avait trouvé agréable cet hommage d’un gardian, d’un coureur de taures bien connu dans tout le pays. Si elle devait l’épouser, elle n’y avait pas songé beaucoup, elle n’en savait rien. Il n’était pas assez riche pour qu’elle s’y sentît vraiment contrainte par l’intérêt. C’était un galant de plus, et de bonne prise, voilà tout. Elle riait d’aise quand, de sa fenêtre, elle le voyait, une fois ou deux par semaine, arrêter son cheval devant la porte, l’attacher à l’anneau, entouré de quelques gamins dont l’admiration était attirée par