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comme une gale, ce Sultan. Et le maître a fait dire, hier, qu’à celui qui parviendrait à monter Sultan, il le donnerait en cadeau, il s’est décidé à ça. Il veut se débarrasser du cheval, mais comme il l’aime au fond, il voudrait le donner à un maître qui sache se faire obéir et qui le garde. Les gardians se plaignent tous les jours du cheval, disant qu’à chaque instant il détourne, ce cheval du diable, la manade des pâturages où on veut qu’elle demeure. Il attaque même les taureaux, jouant à les mordre, à les battre, à se cabrer pour laisser retomber sur eux ses pieds, de tout son poids et, s’ils prétendent se fâcher, il leur casse, aussi bien, les jarrets d’une ruade.

…Eh bien, Martégas, vas-y. Prends le cheval… tu reverras ainsi la fille puisque tu es forcé de t’adresser au père…. Et quelque jour tu enlèveras Zanette sur ce Sultan devenu tien. Que dis-tu de l’affaire, hé ?… je n’y vois qu’une chose contre,