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l’attachait son maître. Le Sultan inquiet, se rappelant sans doute le mauvais coup qu’il avait fait, sachant peut-être par lui-même que la vengeance est attisante, pointait et renâclait. Il tirait sur la corde, à la rompre.

Les visiteurs le regardaient avec admiration. C’était en effet une admirable bête, le cheval même de Saladin.

— Cinq mille francs ! dit l’officier tout à coup, plein de convoitise.

Alors, toute pâle, sa petite lèvre frémissante, l’œil dur :

— Il a tué mon fiancé : il doit mourir ! dit-elle, je suis pauvre, mais il mourra. Morte la bête, mort le venin !

Elle avait pris le fouet de la voiture, en signe de mépris.

Elle cingla, d’un coup de fouet haineux, la croupe de Sultan. Sous l’injure, le cheval bondit. La corde qui rattachait se rompit… il prit la fuite… quatre coups de